Titre : On a deux yeux pour voir
Auteur : Baptiste Beaulieu
Illustrateur : Qin Leng
Âge : A partir de 5 ans
Pourquoi c’est chouette ?
Tout d’abord, il s’agit d’un bel album. Les illustrations sont superbes et remplies de douceur. En second lieu, le message est à la fois fort et poétique. Ce livre est un parfait équilibre : on est à la fois percuté et sous l’emprise d’une délicatesse subtile. Je l’ai découvert par hasard. Pourtant, il était en vitrine de la librairie jeunesse devant laquelle je passe quotidiennement pour aller travailler. Peut-être que je ne lève plus le nez. Que je regarde sans voir... Toujours est-il qu’il a fini par entrer dans l’école. S. l’a apporté dans le cadre du projet littéraire : chacun son tour, un enfant apporte de chez lui un album qui le marque particulièrement ou qu’il aime. J’ai eu la gorge nouée lors de ma première lecture devant les enfants, à tel point que je n’ai pas su si j’allais réussir à lire le livre en entier.
Baptiste Beaulieu raconte l’histoire d’un enfant qui se retrouve un beau jour avec des yeux différents. L’un en étoile et l’autre en forme de lune. Un œil qui voit la beauté de chaque chose, et l’autre qui en voit la violence et l’horreur. Avec deux yeux, on parvient à un équilibre. Il nous propose alors de parcourir des scènes de vie, universelles ou quotidiennes, tristes, parfois révoltantes, souvent belles. Il nous propose de les regarder de différentes façons : avec l’œil étoile ou l’œil lune… Il nous montre qu’on peut choisir de voir les situations de plusieurs manières différentes… Et que ces différentes façons d'observer ce qui nous entoure sont toutes les deux des manières acceptables de le faire.
Le clin d’œil que j’y ai lu est le suivant : ne jamais perdre de vue qu’on a deux yeux. Pour voir. Et que s’il ne faut pas voir les choses constamment avec un regard pessimiste, il ne faut pas non plus perdre cette capacité de l’enfant à se révolter contre l’injustice, les grandes tristesses et les bassesses du monde.
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